TD I GEM
Défi de la rentrée 2021
I - Points de tension en lien avec l’usage de drones
A/ Problématique liée à la fabrication des drones
En 2021, le marché mondial des drones professionnels devrait atteindre près de 6 milliards de dollars selon une étude de l’Erdynn. Nous sommes face à une croissance exponentielle de l’usage de ces appareils, de nombreuses firmes souhaitant se doter de nouvelles méthodes de livraison plus écologiques.
Néanmoins, force est de constater que la production de ces drones n’est pas sans conséquences sur l’environnement. En effet, on retrouve dans ces derniers de nombreux composants électroniques crées à partir de MPC (matières premières critiques) à l’image des terres rares. Ces terres rares indispensables nécessitent d’être raffinées ce qui entraîne d’importants rejets d’éléments toxiques et notamment de métaux lourds.
Ces rejets toxiques entraînent de graves conséquences environnementales (pollution des fleuves et des sols) et sanitaires (apparition de cancers en proportion anormales) dans les pays producteurs de ces ressources à l’image de la Chine.
S’ajoute à cela le problème des batteries : Lithium, aluminium, cuivre, cobalt … rentrent dans la fabrication des batteries de drones. Or, le secteur minier fait partie des activités les plus polluantes au monde, d’autant plus qu’elle met en péril la survie d’écosystèmes fragiles.
Zoom : Dans la province de Jujuy, dans le nord de l’Argentine vivent les communautés qollas qui vivent sobrement de la culture de leur terre depuis plusieurs siècles. Mais leur existence sur ces hauts-plateaux des Andesest compromise : l’entreprise canadienne LCS s’apprête à exploiter près de 180.000 hectares de lacs asséchés pour en extraire le lithium indispensable à la fabrication des batteries.
Si aujourd’hui l’usage de drones demeure circonscrit à quelques usages précis, leur généralisation dans un futur proche comme mode de livraison standard pourrait avoir de graves conséquences environnementales, et ce d’autant plus avec la poursuite du développement du e-commerce.
B/ Problématique liée à la surconsommation
Nous pouvons craindre qu’avec les drones, l’optimisation et la rapidité accrue des livraisons depuis des plateformes de commerces en ligne comme Amazon ne poussent les consommateurs à consommer davantage et à moins se déplacer.
Zoom : Amazon Prime Air est un service de livraison par drone développé par le géant du commerce en ligne Amazon qui permettra de livrer des colis légers directement au client, et ce, en moins de trente minutes par l’intermédiaire de drones. En septembre 2020, Amazon Prime Air a reçu une certification de la FAA, l’agence gouvernementale chargée des réglementations et des contrôles concernant l'aviation civile aux États-Unis qui annonce le déploiement prochain de cette offre dans le pays.
L’utilisation de drones de transports pour de longs trajets pose par ailleurs un réel problème. Si les drones représentent une alternative efficace aux camions de livraison sur de courts trajets en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, il n’en va pas de même pour des trajets plus longs. Les drones sont, en effet, incapables de transporter d’importantes quantités de marchandises sur de longs trajets et nécessitent d’effectuer de nombreux aller-retour.
Le risque dès lors serait de voir une généralisation de l’usage des drones pour les longs comme pour les courts trajets dans une perspective de greenwashing, l’entreprise se ventant d’utiliser exclusivement des drones pour livrer ses produits et présentant cette façon de faire comme la plus respectueuse de l’environnement.
C/Problématique liée au recyclage et à la soutenabilité du produit
Les drones en fin de vie rentrent dans la catégorie des DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques). Il s’agit de déchets à l’empreinte écologique très élevée car les appareils électroniques nécessitent des quantités d’énergie importantes pour être créé et presque encore davantage pour être recyclés.
Les DEEE sont difficilement recyclables, ils contiennent des composants et des métaux très divers qui sont difficilement séparables ce qui est d’autant plus le cas lorsque les concepteurs et fabricants ne prennent pas en compte la donnée du recyclage lors de la conception du produit. Par ailleurs, les DEEE contiennent des métaux précieux comme l’or et le cuivre source d’emplois dangereux dans certains pays en développement ou les DEEE terminent leur course.
Zoom : Malgré la convention de Bâle de 1992 qui interdit l’exportation de déchets dangereux d’un pays à un autre, de nombreux pays occidentaux continuent de se débarrasser des DEEE qu’ils refusent de traiter en les acheminant dans des pays en développement. C’est notamment le cas au Ghana ou dans la décharge de déchets électroniques d’Agbogbloshie, des hommes et des femmes mettent en péril leur santé pour récupérer les métaux précieux contenus dans les déchets électroniques.
Ainsi nous sommes en droit de craindre qu’à l’avenir l’utilisation massive de drones de livraison n’entraîne la production de DEEE en plus grand nombre. Cette perspective est aggravée par l’évolution technologique effrénée des drones les rendant rapidement obsolètes.
II - Acteurs en lien avec l’usage des drones de livraison
A/ Les constructeurs de drones de livraison
Parrot
Parrot est une entreprise française basée à Paris et créée en 1994. Spécialisée dans les nouvelles technologies, elle se spécialise depuis 2017 dans la production de drones de loisirs et de drones à destination des professionnels.
DJI
DJI est le leader mondial dans la fabrication de drones, qu’il s’agisse de drones de loisir ou de drones professionnels. Cette entreprise chinoise a commencé à produire ses premiers drones en 2006 et n’a eu de cesse de croître depuis.
B/ Les sociétés qui utilisent des drones de livraison
C/ Les organismes de régulation de l’usage de drone
Federal Aviation Administration (FAA)
Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA)
Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC)
